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2009 Je pleure

Je pleure

 

 

Une larme coule le long de ma joue.

Le cœur serré, la gorge sèche, tout me revient en mémoire.

 

C’était un de ces jours d’Octobre où l’été finissant laissait la place à l’automne arrivant.

Nous marchions au milieu de ce chemin sur les feuilles mortes qui commençaient à garnir le sol.

Le soleil traversait le feuillage.

Tous les verts étaient présents, même si la couleur brune de l’automne apparaissait au détour des chemins.

Tu me parlais du réconfort que cette forêt t’apportait. Seul au milieu de cette nature, caressant ces troncs ancestraux tu te retrouvais.

 

Je t’écoutais parler, ces mots que je pouvais comprendre prenaient place dans mon être et ressortent aujourd’hui.

La douceur de ta voix, le poids de tes pas sereins et réguliers m’emmenaient au plus profond de cette nature qui nous envoyait généreusement son parfum et toute sa tranquillité. 

 

Je pleure de ces larmes tranquilles qui viennent du fond de notre âme.

Je pleure mon passé, ton amour et tout ce gâchis.

Je pleure des larmes salées comme coule la sève sur la lame de la scie.

Je pleure inexorablement sans pouvoir me maîtriser.

Toute ma colère est partie, reste seule la tristesse d’avoir perdu une partie de mon passé.

D’avoir vu disparaître la vie d’êtres vivants.

 

Telle une armée ennemie, les bulldozers sont arrivés détruisant tout sur leur passage.

Qui a donné un tel ordre.

De quelle tour d’ivoire, de quel manager une telle idée a pu germer.

Peu importe, arrachés, déracinés, tous ces arbres devenus simples morceaux de bois, entassés pour un long et triste voyage.

Génocide de vies qui avaient poussées en toute sérénité ne pensant qu’à développer leurs innombrables feuilles sur ces multiples branches.

La vie détruite par des êtres soi disant plus évolués et pourvu de cette intelligence détruisant tout sans comprendre.

Au milieu des bruits de ces fureurs métalliques et du son de la dynamite, je pleure des larmes chaudes.

Je pleure la vie détruite, la bêtise humaine et nos moments de bonheur à jamais révolus.

 

Je repense à tous ces moments de solitude où tu te ressourçais.

 

Pour ma part il me restera un immense terrain défriché parsemé de milliers de racines arrachées en attendant sans aucun doute l’asphalte au milieu de tonnes de béton.

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